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Cahier n°7 (publié en 1994)
Dans ce septième fascicule des cahiers du service éducatif, nous nous sommes surtout intéressés aux questions liées aux aspects biologiques de notre histoire régionale, c'est-à-dire à la santé, la mort et la reproduction de l'espèce humaine en Bourgogne. Cela dit, nous avons volontairement consacré peu de lignes au mariage, qui est davantage un rituel social et religieux, ainsi qu'à l'alimentation, dont l'étude nous entraînerait trop loin dans le domaine de l'histoire économique. En revanche, la nature de notre documentation nous incite à nous attarder sur les rapports entre pouvoirs et la vie physique des populations en abordant par exemple l'organisation des services de santé ou encore la statistique démographique.
Nous sommes ici dans le domaine de la longue durée, et les changements sont fort lents. Néanmoins il a fallu délimiter notre étude : nous avons considéré que le XVIIe siècle pouvait constituer un point de départ avec la disparition progressive de la peste et la baisse de l'insécurité militaire et politique. Le XVIIIe siècle nous a paru être une période charnière, où les épidémies et la mort cessent d'être accueillies avec résignation au nom de la soumission à la volonté divine.
Il est plus difficile de fixer un terme à l'étude car l'évolution démographique ne se traduit que par un recul assez lent de la mort, qui soumet toujours les enfants à une sélection naturelle impitoyable ; par ailleurs, la tuberculose et le choléra prennent alors le relais de la variole et du typhus. Ainsi la véritable révolution médicale n'est pas antérieure à la seconde moitié du XIXe siècle, mais nous prendrons pour terme l'époque de la Restauration qui inaugure une longue période de paix et de croissance démographique.