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Archives départementales de la Côte-d'Or

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Document 1 - Les misères de la guerre

3 H 517-01Les misères de la guerre vues dans deux textes 

1er document
1637. - Fonds de l'abbaye de Bèze. 

Archives départementales de la Côte-d'Or, 3 H 517


Ce jourd'huy dixiesme jour/ du mois de febvrier mil six/ cens trente sept, à Besze, en l'hostel/ et par devant nous, Hector Amyot,/ juge et lieutenant ordinaire au bailliage/ dudict lieu, a comparu François/ Gosselin, substitud du procureur fiscal/ audict bailliage, lequel nous a supplié/ nous vouloir acheminer au village/ de Poully sur Vigenne dépendant de/ l'abaye dudict Besze affin qu'à l'exemple/ des voisins il fust par nous dressé/ procès verbal des désordres arrivés/ par le faict des ennemys de sa/ majesté venus en ceste province et/ frontière l'année dernière. A quoy/ inclinant, nous nous sommes avec ledict/ Gosselin et nostre greffier transporté/ audict lieu de Poully où estant/


3 H 517-02après avoir oculairement recongneu/ les ruines causés par lesdictz ennemys/ et que nous y avons treuvé aulcune/ personne dans ledict village, sinon/ les deux jeunes garsons de deffunct/ Claude Fleuret, admodiateur du moslin/ bannal dudict lieu et ung aultre/ garson qui estoit au devant dudict moslin/, par le moyen de quoy nous nous/ serions transportés au lieu de Fontaine/ Françoise distant dudict Poully d'environ/ une petite petite lieue et nous estans/ informé sy c'estoit point retiré/ quelque ungs dudict Poully/, nous y avons rencontré Nicolas/ et Claude Malcaire, laboureurs dudict/ Poully, desquelz sur les interrogations/ par nous faictz nous aurions/ apris ce que s'ensuit./

Premièrement que Benoist/ Cristin estant décédé, sa maison/ a esté bruslée comme tout le reste/ du village, à la réservé de fort peu/ au mois de septembre de l'année/ dernière par lesdictz ennemys, ladicte/ maison consistant en trois chastz dans/ lesquelz tous ses grains ont esté/ bruslés à la réserve de quelque/ orges et avoynes qui estoient encore/ aux champs et qui ont esté/ perdues à cause desdictz ennemys/, deux chevaulx desquelz il labouroit/ et neuf ou dix vaches qu'il retenoit/ à commande de maistre Hugues Cornu/ dudict lieu ont esté emmenés par/ lesdictz ennemys, ayant délaissé/ sa vefve et deux petitz enfans/


3 H 517-03qui n'ont à présent aulcune chose/ et mandient leurs vies./
Que la vefve de Thibault Emidey/ depuis que les ennemys passèrent/ audict Poully mirent le feu, est/ décédé, la maison où elle résidoit qui/ appartenoit à Didier Malcaire ayant esté/ bruslée, consistant en deux chastz/, ses grains engrangés perdus dans/ ladicte insendye et quatre ou cinq/ vaches qu'elle retenoit dudict Cornu/ qui ont esté emmenés par lesdictz/ ennemys en sorte que ladicte vefve/ n'a laissé aucuns moyens ny/ héritiers./
Que Didier Malcaire a esté audict/ temps pris prisonnier et tué/ par lesdictz ennemys, son beau-père, sa/

femme et quatre ou cinq enfans/ depuis décédés de maladye contagieuse,/ ses bastimens bruslés qui consistoient/ en huict chastz, grand nombre de/ grains qu'il avoit engrangés bruslés/ par ce qu'il labouroit ordinairement/ d'une cherrue arnichée de quatre/ chevaulx qui ont esté emmenés/ par lesdictz ennemys avec dix/ ou douze vaches, ses moutons, porceaulx/ et aultres menu bestail, n'ayant/ délaissé qu'une jeune fille eagée/ d'environ quatre ans qui n'a aucuns/ moyens à présant pour vivre par/ ce que tous les meubles dudict/ deffunct ont esté aussy perdus/.
Que Nicolas Greullot est décédé de famine/ deux filz qu'il avoit ont esté tués/


3 H 517-04par les ennemys et sa fille décédée/ de fain, sa maison consistant en/ deux chastz aussy bruslé avec le/ peu de grain qu'il avoit et n'a délaissé/ aucun moyens ny héritiers./
Que la maison appartenant à Claude/ Fourcault du lieu de Saint-Seigne sur/ Vigenne qui n'estoit habitée d'aucune/ personne a esté aussy bruslée qui/ consistoit en quatre chastz./
Que la femme et trois ou quatre/ enfans de Nicolas Jure sont décédés/, sa maison bruslée par lesdictz ennemys/ tous ses grains consommés en ladicte/ insendye, icelle maison consistant/ en quatre chastz et où il y avoit/ quantité de grains par ce qu'il/ labouroit ordinairement avec une :

bonne cherrue arnichée de trois/ ou quatre chevaulx et estoit/ fermier du terrage de monseigneur/ l'abbé de Besze audict Poully dont/ il rendoit avec son consors en ladicte/ admodiation par chacun an vingt/ esmines par moityé froment et avoyne/ qui ont esté perdues pour ledict/ seigneur, qu'il a faict perte de ses/ chevaulx, de dix ou douze vaches/ qu'il tenoit de commandise de la/ vefve François Perreau de Renesve/ pour les avoir esté prises et/ emmenées par lesdictz ennemys/ avec son menu bestail et les meubles/ estant sans aulcun moyens, refugié/ audict lieu de Fontaine./
Que Jehan Compagnot est aussy/
 


3 H 517-05décédé, sa femme et deux de/ ses enfans, sa maison bruslée/ qui consistoit en cinq chastz, ses/ grains bruslés qui estoient en bon/ nombre pour ce qu'il labouroit/ ordinairement de deux ou trois/ chevaulx, desquelz il a aussy faict/ perte par le faict de ladicte guerre/ ensemble de ses vaches en nombre/ de quatre ou cinq qu'il retenoit du/ sieur Gigot advocat de Dijon, n'ayant/ délaissé que deux petitz enfans/ le plus eagé d'environ sept ans/ qui n'ont aulcuns biens ains/ mandient à présant leurs vies/.
Que Claude Guernitet, sa femme/ sont décédés, leur maison bruslée./

 

 

115 H 12362e document
1685. - Commanderie de La Romagne

Archives départementales de la Côte-d'Or, 115 H 1236

Je, soubsigné, commandeur de la/ Romagne, donne pouvoir au sieur Loyaulté/ mon procureur fiscal à St-Maurice et/ agent de mes affaires, de se/ transporter à Champlitte et là/ faire passer bail à cense en mon/ nom à tous les particuliers qui/ voudront desfricher des vignes/ dépendantes de St-Jean dudit Champlitte/ qui dépend de nostre dite commanderie/ lesquelles vignes sont demeurées/ en friche depuis l'année 1636/ à charge que les particuliers/ qui prendront lesdites vignes en friche/ nous payerons ou aux dits amodiateurs/ trois sols pour chacune ouvrée/ monnoye du comté, suivant qu'il est/ porté par nos terriers et manuels/ dudit St-Jean. Fait à la Romagne/ ce troisième novembre 1685/ Le chevalier du Chore, commandeur de la Romagne./

 

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